Collectivités : pourquoi l’open data dynamise le territoire ?

Dernière mise à jour : 02/09/2021

L’open data (ou données ouvertes) se répand petit à petit au sein des collectivités. 100% des régions ont aujourd’hui ouvert leurs données, environ 60% des départements et 53% des collectivités de plus 100 000 habitants partagent leurs données en open data selon l’Observatoire opendata des territoires. Toutefois, des efforts restent à fournir car seuls 11,03% des collectivités concernée par la loi République numérique mènent une action pour l’open data sur leurs territoires. Les données ouvertes sont de formidables leviers pour le développement économique. Pourquoi l’open data dynamise les territoires ? C’est de cela que nous parlons dans cet article !

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Qu’est-ce-que l’Open data ? Pourquoi mettre en place une politique d’open data ?

Pour bien démarrer, il faut définir ce qu’est l’open data. L’open data ou données ouvertes désigne des données numériques et accessibles à tous, réutilisables par tous et sans restriction. De ce fait, il peut s’agir de données publiques et privées. Dans une démarche open data, les données sont perçues comme un bien commun utile à l’ensemble de la société. Nous avons défini l’open data, maintenant voyons pourquoi il est important pour les collectivités de rendre accessibles leurs données.

Lorsqu’une collectivité publie des données via un portail open data, tout son territoire et l’ensemble du territoire nationale bénéficient d’informations de premières qualités. Les données ouvertes sont un formidable outil pour l’innovation et le développement des entreprises du privé mais aussi pour l’amélioration du service public. Comment se constitue l’innovation grâce à l’open data ? L’open data permet la création de nouveaux services. Tout le monde connaît Google Maps (ou CityMapper) mais saviez-vous que Google Maps utilise de l’Open Data ? Par exemple, pour le calcul des itinéraires en fonction du mode de locomotion, Google Maps va utiliser les données des tracés des pistes cyclables ou encore les tracés et les horaires des transports en commun. Sur l’itinéraire se trouve des lieux culturels ou historiques, c’est encore de l’open data. Cet exemple illustre bien le décalage entre les collectivités qui utilisent diffusent de l’open data et celles qui ne le font pas. Dans certaines petites collectivités, il est possible de calculer un itinéraire en transport en commun et dans d’autres c’est tout simplement impossible, car les données ne sont pas ouvertes. Ces mêmes données sont pourtant utiles pour réduire les inégalités entre personnes valides et personnes touchées par un handicap. D'ailleurs nous en verrons un exemple plus tard.

Les différents services qui naissent grâce à l’Open data permettent également de renseigner les collectivités sur l’amélioration des services et des infrastructures en place. Les avis des utilisateurs de services liés à l’open data sont de bons indicateurs concernant la qualité des dispositifs mis en place par les collectivités. Ainsi sur une application qui propose un service d’itinéraire à vélo pour des balades touristiques on peut observer des commentaires tels que « Je déconseille cet itinéraire, le chemin est cassé et boueux  ». Si cette remarque est récurrente c'est qu'il y a effectivement une piste cyclable à remettre en état. Autre exemple, la plateforme tRees qui permet d’optimiser la rénovation énergétique des bâtiments éducatifs publics. En croisant diverses données telles que la capacité d’accueil des bâtiments, le nombres de bâtiments, la surface, la consommation énergétique estimée…et en y ajoutant de l’intelligence artificielle, tRees, actuellement en expérimentation dans les hauts de France est capable d’estimer les types de rénovations et les coûts de celles-ci tout en priorisant les bâtiments qui en ont le plus besoin. Privés comme publiques ont besoin de l’open data pour révéler les défis d’aujourd’hui et de demain.

Mettre en place une politique open data est donc cruciale mais aussi une obligation de la loi pour les collectivités de plus 3 500 habitants. Alors comment faire ? Il existe différentes aides comme la subvention « Développer l’utilisation de la donnée dans votre administration ». Nous nous ferons un plaisir d'échanger avec vous à propos de vos projets d'open data !

Innovations, développement économique : à quoi sert l’open data ?

Les exemples qui suivent sont la preuve de l’importance de l’open data pour le développement des territoires.

CityScan, trouver le bien idéal

CityScan permet d’évaluer et de sélectionner les biens les plus adapter aux besoins dans le cadre d’un projet immobilier. 120 indicateurs sont utilisés dont des indicateurs issus de plusieurs jeux de données publiques ( DVF, Éducation nationale…). En croisant toutes ces données cette application est capable d’estimer le prix d’un bien, présente les tendances du marché locale, montre les services aux alentours d’un bien (établissements éducatifs, transports, commerces…), elle évoque même la qualité de vie de la zone géographique voulue (nuisances sonores, pollution de l’air…)



Mytraffic, de la donnée pour redynamiser les centres-villes

Mytraffic aide les commerçants et les collectivités a trouvé un emplacement idéal pour les activités économiques. Les cœurs de villes perdent en attractivité et la vitalité commerciale se dégradent, c’est une réalité prise en compte par l’état dès décembre 2017 avec le dispositif « Action cœur de ville » et la loi ELAN qui prévoit entre autres une analyse d’impact sur le commerce local et la possibilité par les collectivités de bloquer l’implantation d’équipements nuisibles dans les centres villes durant 3 ans. Mytraffic, créé en 2015, correspond parfaitement aux besoins liés au dynamisme économique des centres-villes. Les données utilisées par Mytraffic sont nombreuses : base de données SIRENE, démographie, indices de prix des loyers, attractivité de la ville (et des quartiers), places de stationnement…à cela la start up ajoute les données des flux transactionnels et également des flux humains (qu’elle capte grâce aux données GPS des portables) et à son propre système de comptage en temps réel de l’affluence dans les quartiers.



Commoprices , comprendre le prix des matières premières

Commoprices s’est donné pour mission de fournir les prix des matières premières les plus justes de plus de 1600 références. L’analyse du prix des matières premières est complexe. Les prix fluctuent rapidement or il faut être réactif pour bénéficier des meilleurs prix au bon moment et pour entamer de bonnes négociations commerciales avec les fournisseurs. C'est en se basant sur l’open data des douanes françaises, sur des données financières, celles du FMI ou encore des données fournis par leurs clients…qu'une telle prouesse a été possible. Ici, encore l’open data a été déterminant pour la création de ce service. Commoprices agrège une quantité considérable de données et les consolident afin de fournir son service, c’est un travail rigoureux fourni par la start up.



Sherpa, la canne qui guident les déficients visuels

Nous le savons tous, la mobilité de personnes déficientes visuelles est complexe que ce soit dans les grandes collectivités ou les petites collectivités. C’est pour palier à ce problème qu’Handisco, a créé Sherpa. Sherpa, est un dispositif connectée qui s’ajoute à une canne blanche. Grâce à Sherpa, une personne atteinte de déficience visuelle est capable de se déplacer en toute autonomie en ville. Sherpa utilise des données issues du Point d’Accès aux Données de Transports et notamment les horaires de transports en commun. Ces données mises en lignes par les collectivités sont traitées par Sherpa, qui en géolocalisant son utilisateur, est capable de lui fournir les informations sur son itinéraire en temps réel grâce à une oreillette. C’est un système novateur qui réduit un peu plus les inégalités face aux situations de handicaps. Toutefois, au sein des collectivités qui ne donnent pas accès à ces données, Sherpa ne peut fonctionner correctement.